autour du conte

Le métier de conteur : au-delà des clichés, une voix contemporaine
Longtemps associé aux veillées d’antan, le métier de conteur ou conteuse reste, dans l’imaginaire collectif, souvent associé à une personne âgée au coin du feu qui raconte des légendes oubliées à un groupe d’enfants captivés. Bien que cette image puisse être poétique pour certains, elle fige pourtant une profession vivante, exigeante et profondément actuelle. En effet, conter, de nos jours, c’est bien plus que raconter des histoires : c’est créer du lien, questionner le monde et incarner un art à part entière.
Voici un tour d’horizon pour démonter les idées reçues les plus tenaces.
« Le conte, c’est pour les enfants » => FAUX
C’est probablement l’idée reçue la plus répandue. Si les contes peuplent les bibliothèques jeunesse, leur portée dépasse largement ce public. Depuis toujours, les contes sont porteurs de sens, de symboles et de réflexions sur la société, la justice, la peur, le désir, la mort.
Les versions originelles des contes dits « pour enfants » regorgent d’ailleurs de violence, de sexualité, de transgression. Ces récits étaient là pour faire réfléchir, transmettre des codes sociaux, mais aussi divertir dans un monde sans télévision.Le conte traditionnel était en effet souvent destiné aux adultes et aujourd’hui encore, nombre de conteurs ou conteuses abordent des thématiques sociales, politiques ou philosophiques dans leurs spectacles.
Le conte peut faire rire, émouvoir, questionner, comme n’importe quelle forme artistique contemporaine.
Certains conteurs s’adressent aux tout-petits, d’autres proposent des récits engagés sur le colonialisme, l’exil, l’écologie ou les identités de genre. Le conte devient alors un outil de conscience sociale, une manière poétique de dire le monde autrement. Ce n’est donc pas un simple divertissement pour bambins, mais un espace d’expression qui touche à l’intime comme au collectif.
« Un conteur ou une conteuse, c’est quelqu’un qui lit une histoire » => FAUX
Le conteur ne lit pas : il incarne, adapte, transforme. Il travaille la parole comme un musicien travaille le son. L’art du conte repose sur l’oralité, la relation directe au public, l’écoute et l’improvisation. Il y a une réelle mise en scène corporelle, un rythme à trouver, des silences à poser. C’est un art vivant, qui se réinvente à chaque représentation, en fonction du lieu, de l’auditoire, de l’instant. Comme le dirait notre formateur au conte* : « On raconte ici et maintenant pour et avec le public ».
Contrairement au théâtre, il n’y a pas de texte figé. Le conteur ou la conteuse connaît la trame, les images clés, les enjeux de son histoire, mais improvise les mots, ajuste son rythme, joue avec les silences, les regards, ou encore les réactions du public.
*Thierry Moral : Auteur, Comédien, Conteur, Metteur en Scène et formateur originaire des Hauts-de-France fort de plus de 20 ans d’expérience dans le domaine du spectacle.
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